Qu’est-ce que le yoga ?

Terme "yoga"

Le terme “yoga” peut se comprendre de diverses manières. L’une des interprétations les plus répandues est celle de “l’union”. Ce n’est pas ma compréhension favorite, car ce mot suppose qu’il existe au moins deux choses séparées qu’on cherche à réunir. À la place, on peut comprendre “yoga” comme la reconnaissance qu’il n’y a aucune division dans cette réalité.

Mais de quoi s’agit-il, cette “division” ? Il s’agit de tous les concepts qui composent notre vie ordinaire : moi, les autres, ma famille, mon travail, tous les objets que l’on perçoit. Par exemple, quand vous voyez une tasse, elle n’est pas vous, n’est-ce pas ? Il y a une division entre la tasse et vous.

Reconnaître l’absence de division — c’est cela, le yoga. C’est voir ce qui est commun à absolument tout, en toute circonstance. Qu’est-ce qui ne change jamais, depuis la naissance jusqu’à la mort — voire même avant la naissance, pendant la vie et après la mort ?

Éveil spirituel

Le yoga est un état d’éveil qui permet de percevoir la Réalité telle qu’elle est, sans le voile de séparation (māyā). C’est aussi la prise de conscience que cette apparence de séparation est en réalité faite de la même substance que la Réalité elle-même. Il n’y a absolument rien d’autre que l’unique Réalité, indivisible, hors du temps, hors de l’espace — et c’est ce que nous sommes.

Cette Réalité ne peut être ni définie, ni expliquée, ni comprise par l’intellect. C’est pourquoi on l’appelle parfois “le divin” ou “l’infini”. Quand le divin commence à s’éveiller, l’ego se sent gravement menacé. Il fait tout ce qu’il peut pour empêcher le processus d’éveil, dans un effort de survie. Se reconnaître en tant que divin implique la mort de l’ego, de l’identité individuelle — et cela peut être terrifiant.

Processus d’éveil

Mais en fin de compte, le processus d’éveil est plus puissant que l’ego. Quand il se met en marche, il n’y a pas d’autre choix que de le traverser. Si on y résiste, le chemin peut être douloureux (plus on résiste, plus cela fait mal). Si on s’abandonne en faisant confiance au divin, cela peut devenir un processus plus doux. (Je ne connais pas les expériences de tout le monde ; je parle ici de ce que j’ai constaté en moi et autour de moi.)

C’est justement parce que la dissolution de l’ego peut être insupportablement effrayante qu’on pratique avec dévotion — envers le divin, envers le guru. Sans ce soutien plus grand que soi, il me semble que “mourir avant la mort du corps” est presque impossible.

Vous n’êtes pas seulement la personne que vous croyez être. Vous êtes cette réalité elle-même, plus vaste que l’univers entier. Il n’y a personne derrière vos yeux, seulement linfini — celui qui a créé cette apparence du monde.

Vivre l’état de Yoga

Quand cette réalité est clairement vue, on est libre. Il n’y a plus de souffrance possible. Tout ce qui se passe dans la vie est perçu comme une expression du Soi, du divin : qu’il s’agisse d’émotions difficiles ou de bonheur serein, tout cela est la vibration d’une même perfection qui constitue ce monde.

Mais cet état de liberté est loin de ce que l’on imagine habituellement. Si l’on est libre et content, ce n’est pas grâce à l’absence des expériences désagréables, mais parce que la “souffrance” est reconnue comme un concept — une histoire créée et crue par l'esprit.

J’en parlerai plus un autre jour, car c’est encore plus difficile que de raconter le processus d’éveil.
Merci pour votre lecture !